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JOSEPH et LAURE MOGHAIZEL
Un couple d’avocats qui a formé un tandem unique : humain, citoyen, militant et efficace. Un couple idéaliste et pragmatique à la fois, qui a lutté, sans tapage ni démagogie, pendant plus de cinquante ans pour les droits de l’homme. Un couple qui a également appliqué dans la vie quotidienne les valeurs qu’il prônait.
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Joseph MOGHAIZEL est une des grandes figures libanaises et arabes de la lutte, au cours de la deuxième moitié du vingtième siècle, pour la démocratie, la laïcité, les libertés, les droits de l’homme et une arabité moderne.
A un très jeune âge, il s’est engagé dans ce combat et a joué un rôle moteur dans la transformation de la société libanaise vers plus de modernité et de démocratie. Il a lutté par ses écrits et son action pour un changement pacifique des institutions et de la société.
Considérant le travail d’équipe, structuré et planifié, comme condition essentielle de l’efficacité, il a milité dans le cadre de partis politiques, et de diverses associations ou groupements politiques et civils, qu’il a souvent lui-même fondés. A titre d’exemple, le Parti démocrate, l’Association libanaise des droits de l’homme, le Club culturel arabe, qu’il a fondés et présidés.
Il a également été
- Membre fondateur de l’Union des écrivains libanais
- Vice-Président de l’Organisation arabe des droits de l’homme
- Membre du Conseil de l’Ordre des avocats de Beyrouth.
Si la majeure partie de son action s’est déroulée hors du cadre législatif et exécutif, il est resté tout aussi militant après son élection comme député de Beyrouth en 1992.
Il a été
- Président de la Commission parementaire du Règlement intérieur et des Droits de l’homme
- Membre de la Commission parlementaire de l’Administration et la Justice et membre de la Haute Cour de Justice.
- Il est l’initiateur de nombreux textes et amendements législatifs. A titre d’exemple, le projet de Statut personnel civil.
- C’est à son initiative que figure dans l’introduction de la Constitution libanaise une phrase confirmant l’adhésion du Liban à la Charte des droits de l’homme, fait unique dans le monde arabe.
Joseph Moghaizel a été nommé ministre de l’Environnement quelques jours avant sa mort. Il a néanmoins eu le temps de concevoir une vision et un plan d’action stratégique pour ce domaine si délaissé au Liban.
Laure MOGHAIZEL est une des principales activistes libanaises et arabes de la lutte pour les droits de la femme, dans la deuxième moitié du vingtième siècle. Elle a consacré sa vie entière, sans relâche et jusqu’à son dernier souffle, pour plus d’égalité entre les sexes. Etudiante à la Faculté de droit de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth déjà, elle a identifié, dans la législation libanaise, les lois discriminatoires à l’égard des femmes et n’a cessé d’œuvrer pour leur abrogation.
Les femmes libanaises lui doivent beaucoup, ainsi qu’à celles et ceux qui ont lutté à ses côtés :
- les droits de vote et d’éligibilité (1953)
- l’égalité successorale des enfants sans distinction entre filles et garçons (1959)
- l’élimination des sanctions relatives à la contraception (1983)
- l’homogénéisation de l’âge de la retraite entre hommes et femmes (1987)
- la possibilité pour la femme mariée de voyager sans l’accord écrit de son mari (1974)
- la capacité de la femme à témoigner (1993).
- Elle a aussi beaucoup lutté pour le droit à la nationalité des enfants de la femme libanaise et pour un statut personnel civil
Elle a également réussi à faire ratifier par les autorités libanaises la Convention internationale des droits des femmes, instrument international contraignant, ayant force de loi. Pour Laure Moghaizel, des droits que les citoyens ne connaitraient pas seraient incomplets, car risqueraient de n’être pas appliqués. Elle s’est donc attelée à les faire connaitre, à travers la rédaction de guides simples et accessibles pour tous et la mise en place de Boutiques du droit, centres de consultation juridique.
La liste de ses réalisations est longue, fruit d’un combat incessant, structuré, méthodique et organisé dans les moindres détails. Laure Moghaizel s’est également profondément engagée pour instaurer une paix civile permanente au Liban. Elle a été l’instigatrice de nombreuses actions menées sous les bombes, réclamant la fin de la guerre civile qui sévissait au Liban dans les années soixante-dix : marche du Nord jusqu’au Sud du pays, avec l’Association des handicapés, sit-in nocturne et massif devant le parlement, et bien d’autres actions courageuses.
Elle a également joué un rôle important dans des instances internationales et nationales dans lesquelles elle a été élue :
- Membre du Comité des droits de l’homme des Nations Unis
- Vice-Présidente du Conseil international des femmes
- Vice-Présidente de la Fédération arabe des femmes. Elle a également été
- Présidente honoraire de l’Association libanaise des droits de l’homme
- Présidente du Conseil libanais des femmes
- Membre de partis politiques, d’associations libanaises, arabes et internationales.
Ne pas signaler sa grande élégance manquerait à ce portrait.
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